Avec ETAPES, les établissements de santé ont pu commencer à expérimenter la télésurveillance dans un cadre organisé, comme c’est le cas au CHU de Reims. Le Pr. Brigitte Delemer, chef du service endocrinologie, diabétologie et nutrition, fait le point sur cette expérience, de sa mise en œuvre à ses résultats.
DEPUIS QUAND UTILISEZ-VOUS LA TÉLÉSURVEILLANCE DANS VOTRE SERVICE ?
Nous avons initié la télésurveillance dans notre service depuis longtemps, environ 3 ans, pratiquement aux débuts de Diabnext™, devenu Glooko XT™ depuis. Une de nos infirmières avait fait un Diplôme Universitaire (DU) de médecine connectée et avait participé au développement de cette solution dans le cadre de son mémoire, ce qui nous avait bien motivés et aidés à la mise en place.
COMMENT CELA SE PASSE EN PRATIQUE ?
Nous disposons, via une plateforme, des données de glycémie et d’insuline rentrées par nos patients et nous pouvons donc réaliser un suivi rapproché, avec leur accord. Nous discutons avec eux sur une messagerie sécurisée pour modifier certains aspects si besoin ou leur donner des conseils. En cas de problème, nous les appelons directement. De plus, un entretien téléphonique pour faire le point est organisé tous les mois. Nous avons actuellement une centaine de patients (diabète de type 1 et 2) qui sont suivis par ce système. En pratique, dans notre service, ce sont les infirmières, dont une Infirmière de Pratique Avancée (IPA) qui se chargent du suivi, sous notre supervision. Cela nécessite une certaine organisation des soins, basée sur une équipe multi-professionnelle.
POURQUOI EST-CE UTILE ?
En tant qu’hospitaliers, nous ne voyons pas souvent les patients en consultation. Quand un changement de traitement est initié, nous avons peu de retour sur comment cela se passe. Le télésuivi, dans le cadre du programme ETAPES actuellement, permet clairement un suivi de meilleure qualité avec des contacts beaucoup plus fréquents, même s’ils peuvent être courts. De plus, le dispositif propose des alertes qui nous indiquent très rapidement l’apparition d’une anomalie et nous permettent d’agir vite. Cela permet par ailleurs de bénéficier de temps d’éducation et d’auto-formation réguliers qui sont très importants. Finalement, les patients se déplacent moins, mais ils sont mieux suivis.
AVEZ-VOUS OBSERVÉ DES AMÉLIORATIONS D’OBSERVANCE ET D’EFFICACITÉ ?
Oui, clairement. J’observe un bien meilleur équilibre glycémique et une bien meilleure connaissance de la pathologie quand les patients ont bénéficié du programme ETAPES. Quand les patients connaissent bien leurs infirmières, ils sont en contact régulier avec elles et les résultats sont très bons. Il s’agit d’un accompagnement beaucoup plus étroit. S’agissant le plus souvent de patients déséquilibrés en termes glycémiques, chez qui une modification thérapeutique a été mise en place, c’est une excellente chose qu’ils soient suivis de près.
ET LE PASSAGE EN SOINS COURANTS ?
J’y suis clairement favorable, car c’est un outil formidable.
Un des aspects à réfléchir également est « où est-ce qu’on s’arrête ? », c’est-à-dire : chaque patient a-t-il besoin du même niveau de suivi ? Le suivi doit-il être aussi serré pour un patient diabétique de type 1 avec des glycémies qui bougent tout le temps que pour un patient qui vient d’avoir un changement de traitement ?
UN TÉLÉSUIVI QUI PEUT S’ADAPTER EN PÉRIODE ESTIVALE ?
Le télésuivi n’est pas un fardeau qui s’ajoute au fardeau de la maladie, au contraire, il s’agit de l’alléger. Bien évidemment, si le patient souhaite faire une pause pendant les vacances, c’est possible, mais l’idéal est de pouvoir en discuter ensemble et peut-être de négocier une adaptation selon son rythme estival, car le diabète ne fera pas de pause. Nous sommes là pour rendre service à nos patients, pour les accompagner et les aider à vivre au mieux avec leur maladie. En ce sens, la télésurveillance est un très bon outil, même pendant les vacances.
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